Au cours des derniers mois, j’ai eu l’occasion de parler à plusieurs personnes dans toutes les régions du Nouveau-Brunswick. Quand je leur demande ce qui les inquiète le plus, la réponse la plus commune est l’exode des jeunes.  Ils s’inquiètent parce que leurs enfants et leurs petits-enfants quittent la province pour se trouver des emplois. Ils s’inquiètent parce que ces départs laissent un vide énorme dans la communautés, l’économie, dans leur famille et dans leur cœur.

Comment mettre fin à cette tendance ? D’abord, nous pouvons augmenter le salaire minimum. Avec un salaire minimum plus bas que celles des autres provinces, le Nouveau-Brunswick encourage simplement ses jeunes à partir pour avoir un meilleur salaire ailleurs. La population du Nouveau-Brunswick est la plus âgée et celle qui vieillit le plus rapidement au Canada. Avec les coûts des soins de santé qui augmentent et la main-d’œuvre qui diminue, c’est une tempête parfaite qui s’annonce.

Le NPD augmentera le salaire minimum à 15$ l’heure dès son premier mandat, suivant l’exemple de l’Ontario, l’Alberta, la Colombie-Britannique et le Québec. Ce changement, combiné aux réformes du travail que nous planifions, aidera à freiner l’exode des jeunes et à soulager l’angoisse de plusieurs travailleurs et travailleuses qui sont incapables de joindre les deux bouts.

Un gouvernement néo-démocrate mènerait aussi une révision globale des normes d’emploi. Nous changerons les lois du travail pour mieux protéger la population contre les emplois précaires qui offrent peu d’heures de travail et aucun avantage social. Le travail à temps partiel et occasionnel est déjà une source de stress financier et ne devrait pas être accompagné du stress additionnel de ne pas bénéficier d’assurances médicale et dentaire ou d’une pension.

Parmi l’ensemble des provinces canadiennes, le Nouveau-Brunswick est unique en ce qu’elle possède la plus grande proportion de travailleurs et de travailleuses qui gagnent moins de 15$ l’heure. En effet, c’est plus de 36% d’entre eux qui gagnent moins de 15$ l’heure. Cela veut dire que si vous vivez dans un quartier typique du Nouveau-Brunswick, les chances sont que l’un de vos voisins a de la misère à payer ses factures à la fin du mois.

Quand mon équipe et moi faisons du porte-à-porte, nous rencontrons des gens qui travaillent à la sueur de leur front, qui cumulent deux ou trois emplois, avec des heures de travail insoutenables. Pourtant, ces gens n’arrivent pas à rencontrer leurs obligations financières de bases, encore moins épargner pour l’avenir ou leur retraite. S’ils ne sont pas eux-mêmes dans le besoin, les gens que nous rencontrons comprennent que le salaire minimum doit être augmenté, car ils ont tous des amis ou des membres de leur famille proche qui vivent un stress financier énorme.

La situation est pire pour les femmes. Il y a 50% plus de femmes que d’hommes qui gagnent de bas salaires. Les mauvais salaires sont aussi mauvais pour l’économie. Des revenus peu élevés freinent l’activité économique, diminue le pouvoir d’achat et réduit les recettes fiscales.

Les libéraux disent qu’ils ont augmenté le salaire minimum à trois reprises. Mais quelques cents ici et là n’améliorent pas la situation financière d’une personne et ça ne nourrit certainement pas une famille. Les libéraux ont aussi dit que les jeunes, les aînés et les femmes qui retournent au travail n’ont pas besoin d’un salaire de subsistance. Mais pourquoi pas ?  Pourquoi exclure une partie de la population d’un salaire décent et d’une autonomie financière ?

Notre plan prévoit des mesures concrètes pour combattre l’inégalité et améliorer les normes d’emploi. La croissance et la prospérité au Nouveau-Brunswick deviendront possible lorsque tous les travailleurs et toutes les travailleuses pourront vivre de leur salaire. Les autres provinces l’ont déjà compris. Ces provinces reconnaissent qu’une trop grande inégalité des revenus est nuisible pour l’ensemble de la société. Il est temps qu’on le reconnaisse ici, au Nouveau-Brunswick.

Sans les jeunes et leur participation active dans l’économie, nous allons rester au bord du gouffre, dans une spirale descendante. Le NPD est le seul parti avec un plan pour renverser cette tendance. Il est temps d’essayer l’approche du NPD.

Jennifer McKenzie
Chef du NPD du Nouveau-Brunswick