Voici une déclaration du chef intérimaire du NPD du Nouveau-Brunswick, Chris Thompson, à propos de la fête du Canada.

« Comme beaucoup d’autres, j’ai décidé de ne pas participer aux célébrations traditionnelles de la fête du Canada. Aujourd’hui, j’ai participé à l’événement Indigenous led Resilience Day 2021 à Fredericton, sur le territoire de Wolastoq. C’était une journée profondément triste pour beaucoup, y compris pour moi. Nous sommes aux prises avec plus de 1000 enfants dont les corps ont été retrouvés, dont l’histoire n’a jamais pu être racontée, et des milliers d’autres qui ne seront jamais retrouvés. Des enfants perdus dans la tragédie des crimes génocidaires que les gouvernements canadiens ont encouragés et légiférés.
J’ai beaucoup appris aujourd’hui lors de l’événement de la Journée de la résilience. Sur l’importance des générations familiales pour les peuples indigènes, sur les différents points de vue sur la façon d’aller de l’avant en tant que sociétés alliées, et sur la façon de danser.

J’ai également vu et entendu des opinions divergentes sur ce que signifie la suspension des célébrations de la fête du Canada et sur le bien-fondé de la célébrer. Personnellement, je n’ai pas pu célébrer la fête du Canada cette année, non pas par honte, mais par tristesse. Je célébrerai probablement la fête du Canada à l’avenir, à condition que nous soyons en train d’arranger les choses.

En cette période de réflexion, je voudrais demander aux gens d’arrêter de faire des déclarations performatives condamnant ceux qui choisissent de célébrer ou non la fête du Canada.

Les événements de ce genre sont plus importants que vos allégeances politiques ou vos signaux de vertu, il s’agit de la façon dont nous guérissons et allons de l’avant en tant que province et en tant que nation. L’éducation aide les gens à aller de l’avant ; la condamnation ne fait que les éloigner de l’endroit où nous devons tous être.

J’aimerais accepter ce que de nombreuses communautés indigènes nous disent. Les autochtones et les non-autochtones doivent se respecter mutuellement, devenir des alliés et construire le meilleur avenir possible de nation à nation.

Aucun Canadien ne devrait être fier de la façon dont nous avons traité les autochtones dans le passé, mais nous avons la possibilité d’être fiers de la façon dont nous traiterons nos alliés autochtones à l’avenir.
À quoi cela peut-il ressembler ?

Cela peut être symbolique, par exemple en redonnant au fleuve Saint-Jean son nom d’origine, Wolastoq. Il est également nécessaire d’examiner les préjudices économiques et sociaux très réels que des siècles de mauvais traitements ont causés.

Le racisme ouvert et systémique a causé de graves dommages aux revenus et à la qualité de vie de nos alliés autochtones. La bonne nouvelle, c’est que le gouvernement a la capacité de remédier à cette situation et qu’il peut se le permettre.

Les gestes symboliques sont importants, mais quand on pousse quelqu’un vers le bas, il est juste de l’aider à se relever.
Par exemple, au lieu de se débarrasser de l’entente de partage des impôts avec les communautés des Premières nations, le gouvernement du Nouveau-Brunswick devrait trouver des moyens d’obtenir de nouveaux revenus pour ces communautés.

Les Autochtones hors réserve sont souvent négligés et, dans le cadre d’un nouveau partenariat, nous devons nous engager à aider tous les Autochtones, quel que soit leur lieu de résidence.
Je suis convaincu qu’un jour viendra où nous pourrons tous célébrer la fête du Canada, fiers du travail que nous accomplissons, dans un avenir où tous les habitants de l’île de la Tortue seront traités avec la dignité qu’ils méritent. »
En toute solidarité

Chris Thompson
Chef intérimaire du NPD du N.-B.