Commentaire de Rosaire L’Italien dans The Daily Gleaner
C’est un conte que nous connaissons très bien: des milliers de Néo-Brunswickois n’ont pas de médecin de famille.
On estime qu’environ 80% des actions médicales dans notre système de soins de santé se déroulent dans le système des soins primaires. Ce qui signifie généralement les bureaux des médecins de famille. Pourtant, à l’heure actuelle, 60 000 Néo-Brunswickois sont actuellement sans médecin de famille.
Nous n’avons tout simplement pas assez de médecins de famille au Nouveau-Brunswick. En moyenne, les médecins du Nouveau-Brunswick ont la plus grande charge de patients au Canada, chaque médecin prend en moyenne 1 800 patients, comparativement à la moyenne canadienne de 1 400 patients par médecin. Cela signifie également que la population doit attendre plus longtemps pour obtenir un rendez-vous.
Les gouvernements successifs ont promis de donner à tous les Néo-Brunswickois l’accès à un médecin de famille. Le gouvernement actuel a promis qu’il règlerait le problème en ajoutant 50 nouveaux médecins généralistes d’ici 2018.
Les soins primaires sont un droit que tous les citoyens du Nouveau-Brunswick devraient posséder, mais ils ne l’ont pas. Est-ce que les précédents gouvernements ont pris le problème au sérieux ? Il semble qu’ils ne l’ont pas fait.
Nous connaissons tous quelqu’un, un membre de notre famille, l’un de nos amis ou notre voisin, qui n’a pas l’accès à un médecin ou qui a attendu des années pour essayer de trouver un médecin qui est prêt à le prendre sous sa charge déjà excessive.
Nous connaissons tous des étudiants qui ont fait le choix de venir au Nouveau-Brunswick pour les études postsecondaires, mais qui ne peuvent pas trouver un médecin de famille durant la période où ils sont aux études et qui ne peuvent toujours pas en trouver un même s’ils entrent dans la population active après quatre ou cinq ans d’études.
Nous connaissons tous des parents qui sont obligés d’attendre des heures dans les cliniques ou dans les urgences avec leurs enfants pour un renouvellement d’ordonnance, des renvois ou des petits maux qui pourraient être facilement traités dans un cabinet médical.
Nous connaissons tous des personnes âgées qui sont envoyées de médecin à médecin dans les cliniques, où personne ne connaît leurs besoins uniques et leurs défis médicaux spécifiques.
Souvent, ces histoires ne sont racontées qu’entre amis et voisins, mais le premier ministre et le gouvernement libéral doivent entendre ces histoires.
Une histoire trouvée ici sur les pages du Daily Gleaner le 10 mars a raconté qu’un homme de Fredericton a passé près de trois ans sur la liste des patients en attente d’un médecin de famille.
Ceci est inacceptable: notre système de santé publique est construit autour des soins primaires. Ceci commence avec les médecins de famille.
Le Nouveau-Brunswick est la province la plus malade du pays. 60% des Néo-Brunswickois ont au moins une maladie chronique et 13 % de ces personnes sont sur six médicaments ou plus. Nous avons également le deuxième taux d’invalidité le plus élevé au Canada. Nous avons le troisième taux de diabète le plus élevé et le troisième taux de cancer le plus élevé au Canada.
Avec une population vieillissante et qui vieillit encore plus, les échecs des gouvernements précédents ont créé une crise de la santé qui va empirer davantage.
Il est temps que le premier ministre prenne sa promesse au sérieux. Parler du dossier des soins de santé n’est tout simplement pas suffisant, il est temps de faire face à cette pénurie aujourd’hui.
Le NPD fera les choses différemment. Conformément à la recommandation du Collège des médecins de famille du Canada, nous mettrons en place des centres de médecine de famille au Nouveau-Brunswick. Ce système place le médecin de famille au centre d’une équipe de professionnel de la santé. Cela diminuera le fardeau mis sur les médecins de famille en permettant à d’autres professionnels de la santé d’être le premier point de contact avec le patient. Ceci permettra au Néo-Brunswickois d’obtenir de meilleurs et de plus rapides soins primaires.
Le NPD recruterait également plus de médecins de famille et de spécialistes en augmentant les résidences de 20% et en travaillant pour diminuer les restrictions imposées aux médecins ayant reçu leur éducation à l’extérieur de la province.
Si le Nouveau-Brunswick veut être promu comme étant le meilleur endroit pour vivre, pour commencer une famille ou pour démarrer une entreprise, l’accès à un médecin doit être une partie importante de cette équation. Ceci commence par la construction d’un système de soins de santé qui deviendrait un modèle dans le monde entier. Il est impératif que l’accès aux soins primaires soit augmenté et que tous les Néo-Brunswickois aient accès à un médecin de famille.
Rosaire L’Italien est le chef intérimaire du Nouveau Parti démocratique du Nouveau-Brunswick.